Quelques légendes fondatrices
Vous planifiez un voyage en Catalogne et souhaitez en savoir plus sur les mythes et légendes fondateurs ? Nous avons regroupé dans cet article les contes les plus importants pour comprendre l’histoire catalane.
L’origine de la Senyera
Le drapeau catalan, la “Senyera”, est l’un des symboles les plus anciens de la Catalogne. La légende la plus célèbre entourant sa création remonte à l’époque du comte Guifré el Pilós (Guifred le Velu), qui a vécu au IXe siècle.
Selon la légende, le roi Charles le Chauve, roi des Francs, aurait demandé au Comte de Barcelone de l’aide face aux Normands. Lors d’une bataille contre ces derniers, Guifré fut touché par une flèche à la poitrine. Pour honorer son courage, le roi Charles aurait trempé ses doigts dans la blessure de Guifré et tracé quatre lignes rouges sur son bouclier doré.
Ces quatre bandes rouges sur un fond doré sont devenues le symbole de la Catalogne et ont donné naissance à la Senyera. Bien que cette histoire soit romancée, elle garde une grande importance culturelle et symbolique pour les Catalans.
Aujourd’hui, la Senyera est toujours utilisée comme drapeau officiel de la Catalogne. On peut cependant observer une variante de ce dernier, ornée d’une étoile blanche sur un fond bleu. Apparu il y a quelques années, c’est la symbole du mouvement indépendantiste catalan.
La symbole de la ville de Reus
Au XIVe siècle, la ville de Reus fut frappée par une épidémie dévastatrice de peste. Les habitants, désespérés et impuissants face à cette tragédie, se tournèrent vers l’aide divine. Parmi eux, Isabella, une jeune bergère très pieuse, qui une nuit vit la Vierge Marie qui lui assura que si les villageois retournaient à leurs dévotions, elle promettrait miséricorde et protection. 
Seulement, le village ne crut pas Isabella, qui retourna et vit la Vierge de nouveau. Cette fois-ci, en guise de certification elle tamponna une rose sur la joue d’Isabella qui retourna devant le conseil du village qui la crû. Peu de temps après, l’épidémie de peste commença à reculer, et la ville fut sauvée.
La rose devint ainsi un symbole de la ville de Reus, protégée par la Vierge. Une chapelle y est aussi construite, qui devient le sanctuaire de Notre-Dame de la Miséricorde, la patronne de la ville. Chaque année, les habitants de Reus commémorent ce miracle, et la rose est devenue un élément central des célébrations religieuses et culturelles de la ville.
Les différents mythes sur la fondation de Barcelone
Barcelone est entourée de légendes sur sa fondation. Deux principales versions se distinguent : la version grecque et la version carthaginoise.
Selon la légende grecque, Barcelone aurait été fondée par Hercule. Ce dernier, lors de l’accomplissement d’un de ses 12 travaux, aurait voulu faire escale sur la côte. Lors de cette expédition, un des neuf bateaux de l’équipage se perdit dans une violente tempête, retrouvé ensuite échoué sur une rive catalane. Séduit par la beauté du site et reconnaissant envers les dieux pour avoir retrouvé le bateau, Hercule décida d’y fonder une ville qu’il nomma « Barcino » ou « Barca Nona » en latin, en hommage à la neuvième barque de son expédition.
La version carthaginoise, quant à elle, attribue la fondation de Barcelone à Hamilcar Barca, un général carthaginois et père du célèbre Hannibal. Selon cette légende, Hamilcar Barca aurait fondé la ville au IIIe siècle avant J.-C., bien avant la domination romaine de la région. Il aurait nommé la ville « Barcino » en l’honneur de sa propre famille, les Barcides, une dynastie influente à Carthage. Les Carthaginois, grands navigateurs et commerçants, avaient établi de nombreux comptoirs le long des côtes méditerranéennes, et la fondation de Barcelone serait l’un des témoignages de leur expansion et de leur héritage.
Des légendes célébrées chaque année
L’histoire de Sant Jordi
Le mythe de Sant Jordi (ou Saint Georges en français) est l’une des plus célèbres en Espagne, particulièrement en Catalogne, où il est le saint protecteur.
Selon la légende, il existait un village qui vivait dans la terreur d’un dragon. Pour apaiser la créature et éviter qu’elle ne détruise encore plus le village, les habitants durent se résoudre à offrir en sacrifice de jeunes gens choisis par tirage au sort. Un jour, le sort désigna la fille du roi. La princesse, bien-aimée de tous, fut emmenée en pleurs au repaire du dragon.
Alors qu’elle se préparait à être sacrifiée, Sant Jordi apparut sur son cheval blanc. Armé de son épée et de son bouclier, il engagea un combat contre le dragon : il tua la bête en lui plantant son épée dans le cœur. Du sang du dragon jaillit un rosier qui fleurit immédiatement. Sant Jordi cueillit une rose rouge et la donna à la princesse qui pu retourner au village saine et sauve.
Depuis lors, la légende de Sant Jordi est célébrée chaque année en Catalogne, symbolisant le triomphe du bien sur le mal. Le 23 Avril, les rues se remplissent de stands vendant des roses et des livres. Les hommes offrent traditionnellement des roses rouges aux femmes, et les femmes offrent des livres aux hommes.
Les mouches de Gérone
Aussi étrange que cela puisse paraître, la ville de Gérone dédie chaque année un jour pour fêter les mouches.
La légende de la Sant Narcís (Saint Narcisse) et des mouches salvatrices est une histoire emblématique de Gérone, en Catalogne. Sant Narcís est vénéré comme le saint patron de la ville.
Selon la légende, après la mort de Sant Narcís, son tombeau fut profané par les troupes françaises lors des guerres de religion au XVe siècle. En ouvrant le sépulcre, une nuée de mouches noires en sortit et attaqua les envahisseurs. Ces mouches, envoyées par Sant Narcís, piquaient les soldats français, les obligeant à fuir la ville.
Ce miracle est attribué à la protection divine du saint patron de la ville, et les habitants de Gérone célèbrent chaque année sa fête le 29 Octobre, en souvenir de cet événement. Les mouches sont notamment devenues un symbole de protection pour la ville.
Visiter des lieux de mythiques
Le pont du diable à Tarragone
Selon le mythe, les habitants de Tarragone, alors touchée par une grave sécheresse, se mirent en tête de construire un aqueduc pour acheminer de l’eau vers la ville. Seulement, détruit lors d’une tempête, le villageois à la tête de la construction du pont fit un pacte avec le diable. Ce dernier accepta de reconstruire l’aqueduc en une seule nuit en échange de l’âme de la première personne qui boirait l’eau venant du pont. Au matin, le chantier terminé, l’homme fit boire l’eau à un âne, trompant ainsi le diable et sauvant les habitants.
Le Pont du Diable, également connu sous le nom d’Aqueduc de Les Ferreres, est entouré de sentiers de randonnée et de nature, permettant aux visiteurs de découvrir la beauté naturelle de la région lors d’une balade. Cette visite est non seulement une plongée dans une légende captivante, mais aussi une occasion de se connecter avec l’histoire et la nature de Tarragone.
Montserrat et la vierge noire
L’histoire de la Vierge Noire de Montserrat, ou la « Moreneta », est centrale en Catalogne. Selon la légende, des bergers découvrirent une statue de la Vierge Marie tenant Jésus au IXe siècle dans une grotte de la montagne de Montserrat, guidés par une lumière mystérieuse. Ils tentèrent de déplacer la statue, mais celle-ci sembla résister miraculeusement, ce qu’il prirent comme un signe que la Vierge voulait rester sur place.
En conséquence, la chapelle de Santa Maria fut construite pour abriter la statue, et le site devint un lieu de pèlerinage important. Le monastère de Montserrat, fondé autour de cette chapelle, est aujourd’hui un des sanctuaires les plus vénérés d’Espagne. La Vierge Noire de Montserrat est la patronne de la Catalogne, et sa fête est célébrée le 27 Avril.
En plus de l’histoire de la Vierge Noire, les montagne de Montserrat font elles-mêmes l’objet de mythe. En catalan, Montserrat veut dire « Montagne en dent de scie », et chacun de ces piques rocheux a une histoire. On trouve les rochers dits de l’Éléphant, de la Momie ou encore du Chat.
Ainsi, en plus de plonger au cœur de la légende de la sainte patronne de la région, il est également possible d’admirer ces monts s’élevant à plus de 1000m. Plus d’informations pour s’y rendre ici.
La grande ourse de Gaudí dans Barcelone
Une légende urbaine suggère que l’architecte Antoni Gaudí a disposé ses œuvres majeures selon la forme de la constellation de la Grande Ourse. Ce mythe prétend que les célèbres créations de Gaudí forment un motif qui, vu d’en haut, correspond à la cette constellation.
Pur hasard ou génie ? Bien qu’il n’existe aucune preuve historique concrète que Gaudí ait intentionnellement aligné ses bâtiments selon la Grande Ourse, cette théorie alimente l’admiration et le mystère autour de ses œuvres.
Visiter Barcelone avec cette perspective en tête ajoute une dimension mystique et exceptionnelle à la découverte des monuments de Gaudí. Avis aux amateurs d’architecture et de symbolisme : amusez-vous à tracer le prétendu motif à travers la ville ! Les œuvres concernées sont : la Sagrada familia ; le Park Güell ; les « Casas » Batlló, Vicens et Calvete ; la Pedrera ; le Palau Güell.
En conclusion, les quelques mythes et légendes urbains catalans que nous avons abordés tissent une tapisserie de récits captivants. Ces histoires, mêlant héroïsme, ruse, foi et mystère, ajoutent une profondeur culturelle et historique à la région.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les légendes urbaines et rumeurs les célèbres en Espagne, voilà la liste des 10 lieux les plus hantés d’Espagne.
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